Mon cher Thorongil,
Tu sais moi aussi je me suis longement posé cette question! Mais pour l'instant elle m'est encore sans réponse! Enfin voila ce qu'en pense Doctissimo.fr:
L'anorexie et la boulimie sont deux troubles du comportement alimentaire qui se traduisent dans le cas de la personne boulimique par l'ingestion d'énormes quantités de nourriture et pour l'anorexique à ne plus s'alimenter ou presque. L'anorexie mentale désigne une maladie bien précise pas toujours facile à diagnostiquer car il est difficile de faire la part entre une adolescente qui décide de faire un régime ordinaire et une adolescente souffrant d'anorexie mentale.
Le Pr. Michel Vidailhet est pédiatre, spécialiste de la nutrition des enfants et adolescents. Il nous explique comment sont suivies les anorexiques à l'hôpital des enfants de Nancy où il exerce.
Doctissimo : L'anorexie est elle fréquente ?
Pr. Vidailhet : Au début de ma carrière, il y a 30 ans, je voyais très rarement des anorexiques, peut être une fois par an. Aujourd'hui je vois 2 jeunes anorexiques nouvelles par semaine. C'est une maladie qui est probablement devenue plus fréquente, qui est mieux connue et dont on parle. Mais sa cause demeure mystérieuse.
Doctissimo : Peut-on parler de maladie ?
Pr. Vidailhet : Oui, c'est une vraie maladie qui nécessite par ailleurs un soutien psychologique. C'est une maladie de l'adolescence qui touche surtout des jeunes filles. Ce trouble du comportement alimentaire s'appelle d'ailleurs anorexie mentale. Les anorexiques restreignent considérablement leur alimentation pour maigrir, car elles considèrent qu'elles sont trop grosses, alors qu'elles sont déjà minces ou même maigres. Cette vision de leur corps est une réalité, qu'elles ne mettent pas doute ; les bonnes paroles leur affirmant le contraire sont donc sans effet. La prise d'aliments est vécue comme une agression, alors que le jeûne qu'elles s'imposent est souvent vécu comme du plaisir.
Doctissimo : L'hospitalisation est-elle nécessaire ?
Pr. Vidailhet : Oui, l'hospitalisation est nécessaire une fois sur deux ou une fois sur trois, car leur maigreur est telle qu'elle peut être dangereuse. Ces jeunes filles risquent leur vie ! Dans notre hôpital, l'anorexique consulte séparément le nutritionniste et le psychiatre qui décident ensuite ensemble si une hospitalisation est nécessaire.
Doctissimo : Que leur proposez-vous ?
Pr. Vidailhet : De reprendre du poids. Je leur montre sur des courbes comment évoluait leur poids et leur taille depuis leur enfance avant la maladie et comment l'anorexie a rompu brutalement la courbe de poids. Je leur propose d'atteindre un poids qui correspond à celui de leur taille, afin qu'elles restent minces, mais pas maigres. Je leur explique qu'elles doivent mettre les bouchées doubles durant leur séjour à l'hôpital : manger normalement et rattraper le poids perdu. Les ados sortent de l'hôpital le jour où ce poids est atteint. Nous établissons donc avec eux un contrat.
Doctissimo : Les jeunes sont-elles isolées de leur entourage pendant leur hospitalisation ?
Pr. Vidailhet : Oui, nous leur expliquons qu'il faut les isoler de leur famille au début. Aucun contact ne doit avoir lieu, car dans le cas contraire nous nous sommes aperçus que ça allait moins bien !
Lorsque la reprise de poids atteint 2 kilos en dessous du poids contrat, les contacts avec la famille peuvent être repris progressivement. Il faut donc pour que ce traitement réussisse que les parents soient les alliés de l'équipe soignante. C'est dur pour tout le monde, mais nécessaire ! Lorsque pendant les premiers jours il n'y a pas de prise de poids, les anorexiques acceptent une sonde alimentaire durant la nuit (un petit tuyau dans le nez qui va jusque dans l'estomac pour les nourrir).
Les jeunes se posent d'ailleurs elles mêmes cette sonde car nous leur avons demandé leur accord pour cela dès le départ.
A l'hôpital, nous avons créé un club pour les ados où ils se rencontrent et ont différentes activités, des enseignants bénévoles viennent aussi leur donner les cours qu'ils manquent pendant leur hospitalisation. Pour finir, il ne faut surtout pas perdre de vue que pour que ces ados s'en sortent il faut en pratique que les soignants les aiment !
Enfin si sa peux t'éclairer un peu... Mais c'est domage pour ta cousine